Papiers » JUKEBOX: Long nights~eddie v. » CHEZ MOI : » UNE PHRASE: You and I!
Sujet: Intrigue n°1 : Sombre nouvelle Mer 16 Jan - 19:04
Citation :
Sombre nouvelle
Midtown, un jour de mai 1860. Le soleil brille et une brise de vent rafraîchit les visages des quelques citoyens, la plupart soûls, tous réunis devant une estrade sur la grande place. Une estrade sur laquelle se tient deux hommes. L'un est âgé et porte un costume élégant. L'autre est plutôt jeune mais a de loin dépassé sa majorité. Le plus jeune tient entre ses mains un parchemin. C'est l'annonce qu'il va lire devant tous les habitants de Midtown, qui n'en ont pas vraiment d'intérêt. Et cette loi, la voici : «Ayant pour projet de mettre enfin un terme à la dégradation de la situation actuelle dans l'intérêt de tous, Sir Thomas Blake ici présent a rédigé une nouvelle loi et celle-ci est appliquée dès aujourd'hui. Par cette loi, certains privilèges qui vont ont jadis été donnés vous sont à présent retirés. Soit par cette loi, ces privilèges sont : droit de rassemblement, droit de jugement, droit de défense, droit de s'installer dans une région isolée. Par cette nouvelle loi, tout personne jugée coupable de terrorisme, ou aidant une personne jugée coupable de terrorisme, ou s'associant à une personne jugée coupable de terrorisme sera condamné à mort par la pendaison. Pour finir, ces terroristes qui se prennent pour des justiciers travaillant pour le bien en défendant des indigènes sont dès maintenant considérés comme des hors-la-loi et ennemis de notre nation ! ».
x Cette première intrigue porte donc sur l'annonce de la nouvelle loi visant à condamner indiens et résistants. x Ce sujet-ci se déroule à Midtown, ainsi presque tous peuvent participer - excepté les Sioux, facilement reconnaissables contrairement à un rebelle qui peut se fondre dans la foule. x N'oubliez pas : amusez-vous bien
(c)image: Google Image - intrigue : norah blake
Jesse D. Cassidy
࿏ Socialement incompatible ࿏
☆ COUPS DE FEU : 173
☆ AMÉRICAIN DEPUIS : 04/01/2013
Papiers » JUKEBOX: Take the power back - Rage Against the Machine » CHEZ MOI : Partout et nulle part à la fois » UNE PHRASE: Avec le canon d’un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles.
Sujet: Re: Intrigue n°1 : Sombre nouvelle Dim 20 Jan - 13:13
Midtown ◈ Sujet groupé
Sombre nouvelle - I'm a bad kid and I'll survive
Oh I’m a bad kid, don’t know wrong from right
C'
était une journée pourrie. Depuis le début. Et même si, à mon sens, aucune journée ne valait la peine, il y en avait des plus ou moins excitantes. Je détestais celles où rien ne se passait. Ma vigueur habituelle du matin avait vite laissé place à une lassitude qui flottait comme une pellicule dans l'air et qui, rentrant par toutes les pores de ma peau, m'avait obligée à m'asseoir sur le sol de la grange que j'avais squattée toute la nuit. Sans savoir que faire. Faut dire que depuis que l'on m'a pris mon cheval je suis un peu désœuvré. Je me vengerais de toute façon. Ces gars là m'ont eu, les sales ranchers, je traînais dans leur prairie tranquillement et l'un deux a reconnu le cheval. C'était probablement à lui que je l'avais volé, deux semaines avant. En tout cas, le type me dit de le lui rendre où il me traînait jusqu'à Woodville chez le shérif. C'est pas que j'ai peur de trois pauvres cow-boys ni du shérif mais un des trois me regardait en coin, je l'ai reconnu, il m'a reconnu, il savait qui j'étais. J'ai donc préféré m'éclipser, alors j'ai donné un grand coup avec mon flingue au cheval pour lui casser ou du moins lui abîmer une jambe, juste pour pourrir le rancher, puis je lui ai rendu, et suis parti. J'ai toujours un peu honte de moi à vrai dire... Obéir à un catho de la ville tout ça parce que j'avais peur d'être reconnu. Ma couverture est tout ce que j'ai, en même temps. Si on me grille, je perdrais ma crédibilité en tant que "Jesse la terreur du désert". Je l'aime ce surnom, je veux pas d'un autre, surtout pas un qui inclue fou dedans.
Il n'y a jamais un chat à Midtown en pleine journée. Ou justement, au contraire, il n'y a que des chats. Tous les hommes partent à la mine, ou taper sur des indiens, ou rentrent avec leur petite famille à la campagne. Cette ville paraît presque inoffensive par rapport à ce qu'il s'y passe la nuit. Le soir est fascinant. Moi-même, durant les soirées que je passe à Midtown, je ne me reconnais plus. Les défauts de toutes les personnes s'aggravent de manière exagérée parfois. D'autres fois ce sont leurs qualités. On ne sait plus vraiment qui on est. Il s'y passe probablement les choses les plus horribles de la région. En tout cas, en pleine journée, on serait loin de s'en douter. Le peu de monde que je vois passer est composé de femmes tranquilles avec leur petit panier de provisions ou d'enfants jouant à se courir après. Cela donne vraiment un effet étrange. J'allais m'enfuir de ce paysage paisible, prendre mes jambes à mon coup, quand j'entendis du bruit au fond de la rue. Je vis tous les hommes sortir de leurs maisons, intrigués, encore très avinés. L'un tomba, je ris une seconde. Une trentaine de personnes s'agglutinaient, se tenaient entre elles, à une centaine de mètres. Je ne suis jamais la foule par principe mais je vis le costume lustré de quelqu'un d'important, et je me dis que pour que quelqu'un d'important ose venir faire une annonce à Midtown, ce devait être pour une sacrée histoire. Je m'y rendis donc, le pas tranquille. Je reconnus l'homme, c'était le maire de Woodville. Un vrai bon à rien ce type là. « ...qui vont ont jadis été donnés vous sont à présent retirés. Soit par cette loi, ces privilèges sont : droit de rassemblement, droit de jugement, droit de défense, droit de s'installer dans une région isolée. Par cette nouvelle loi, toute personne jugée coupable de terrorisme, ou aidant une personne jugée coupable de terrorisme, ou s'associant à une personne jugée coupable de terrorisme sera condamnée à mort par la pendaison... ». Ils rigolent des genoux ou quoi ? Je connais quelques uns de ces tarés qui aident les indiens dans les montagnes, et c'est pas une loi sur papier signée par quelques riches notables qui va les empêcher de faire quoi que ce soit. Et puis on sait que ces anglais de la ville sont beaucoup trop peureux pour mettre à mort qui que ce soit, et surtout beaucoup trop stupides pour retrouver des gens. Sinon comment serais-je là ?
Justement je me dis que c'était une bonne occasion pour mettre le bazar dans le peu de personnes qui se trouvaient là. Meilleure technique : se cacher dans un coin derrière son chapeau et crier soudainement tout ce que tout le monde pense. J'étais sûr que les ivrognes et les femmes autour allaient être d'accord, puisque c'était ce qu'ils pensaient forcément. « Eh les deux trous du cul ! Allez raconter vos balivernes ailleurs ! » Evidemment, ça ne manqua pas, tous les habitants qui regardaient le discours se mirent à scander "Ouais" ou "C'est vrai !" ou encore "Cassez vous !". Je souris discrètement, puis m'éclipsait sous un porche, dans l'ombre, pour rire de tout mon coeur en voyant Blake et son assistant désemparés sous les huées de la foule.